"Se détachant des arbres centenaires, la flateuse silhouette de La Caloterie nous parle d’un autre temps, où le prestige d’un édifice se manifestait par son parti pris vertical. Un haut toit à fort inclinaison, des cheminées dressées et des lucarnes détachées, il n’en faut pas plus pour nous rappeler le Grand Siècle…"
Extrait de Gentilhommière au Vert
Histoire du Château de La Caloterie
Il y avait autrefois dans l’arrière pays de Côte d’Opale, bien avant que ne se développent les stations balnéaires du Touquet-Paris-Plage, de Stella, Berck et Merlimont, un ravissant Rendez-vous de chasse ayant l’aspect d’un petit château du XVIIIème bâti en 1803 en pierre de craie par Louis Claude Florent Siriez de Longeville, capitaine des grenadiers royaux de Picardie ; des communs et des bâtiments de ferme se tenaient à proximité. L’ensemble dominait la Vallée de la Canche à la sortie du Village de la Caloterie, à proximité de Montreuil sur mer.
Son petit fils, François Adolphe Arthur fit en 1865 construire le grand pavillon style louis XIII en conservant accolé à lui une partie du bâtiment d’origine. L’architecte Lavezzari en dirigeait les opérations. L’ensemble avait été conçu pour durer et très bien décoré.
Les pièces étaient et sont toujours hautes de plafond, donnant une certaine majesté à une demeure faite pour recevoir.
Un très beau parc de 35 ha fut créé mêlant autour d’un parc à l’anglaise bois et pâturages.
En 1917, il fut loué à l’armée britannique ; habité et très bien entretenu par un amiral anglais.
En 1940, survint de nouveau l’invasion et ses ruines.
Le Château fut réquisitionné par l’armée allemande, et, ses habitants priés d’aller se loger ailleurs. Ainsi devint il durant l’occupation un centre de commandement, tandis que de nombreuses casemates et nids de mitrailleuses furent disposés dans le bois surplombant la vallée ; la situation stratégique des lieux étant évidente. Il ne faut pas oublier par ailleurs que c’est dans le Pas-de-calais que l’on attendait le débarquement.
En juin 1944, sans aucune nécessité militaire, les occupants dynamitèrent les combles.
Avant de quitter les lieux ils tirèrent sur le dernier cygne royal de l’étang en contre bas.
A la libération, Madame Clothilde Siriez de Longeville, grand-mère des actuels propriétaires se réappropria les lieux et entreprit avec l’aide de son fils, la restauration du château tel qu’il est visible aujourd’hui.
Ainsi la belle endormie nichée entre bois et marais continue-t-elle de veiller sur cette partie de la vallée de Canche ; le cygne sur l’étang semble le garant de la tradition et conserve probablement quelques secrets.
La partie polygonale du toit a perdu son clocheton terminé par un paratonnerre.
On notera parmi les arbres entourant la demeure un certains nombre d’espèces remarquables. Outre quelques vieux hêtres pourpres, platanes et tilleuls, se dresse contre la route un bouquet de cyprès chauves respirant par leurs racines – les pneumatophores. Un vieux ginko biloba de 150 ans se situe au sud est du château non loin de trois vieux Séquoias.Toutes ces espèces sont âgées d’environ 150 ans.